L’Agence nationale pour la recherche (ANR), qui agence de moyens qui finance la recherche notamment sur appels à projets, maintient son appel à projets flash sur le COVID-19 doté de 3 millions d’euros.
Pendant que les équipes de recherche travaillent en urgence sur le COVID-19, elles doivent donc remplir, avant le 23 mars 2020 13h, un dossier de 11 pages, donner un acronyme à leur projet, un diagram de Gantt et préciser les financements déjà obtenus, pour espérer pouvoir obtenir entre 15000 et 200 000 euros de la part de l’agence.
Les dossiers devront donc être relus par d’autres chercheur·euse·s spécialistes pour qu’ils soient validés. Situation ubuesque puisque les chercheur·euse·s spécialistes sont toutes et tous sur le pont et de potentiel·le·s candidat·e·s à cet appel à projet. L’ANR prévoit de publier les résultats de cet appel début avril.
Cela remet en question le mode de financement de ce genre de projets de recherche urgents et la pertinence de ne pas faire confiance a priori aux chercheur·euse·s, dans ce genre de conditions exceptionnelles.
Ne serait-il pas pertinent de contrôler a posteriori le sérieux des candidatures (comme pour le crédit impôt recherche) et faire confiance a priori aux chercheur·euse·s dans ce genre de situation ? La menace d’une retenue sur le budget du laboratoire après contrôle ne serait-elle pas assez efficace pour que les chercheur·euse·s peu scrupuleux·euse·s n’y voient pas un effet d’aubaine ?
Voici le document donnant toutes les instructions aux candidats de cet appel :
L’agence a, par contre, décidé de reporter les dates limites de réponse de l’appel à projets générique 2020 au 20 mai et son appel à manifestation d’intérêt sur la Maîtrise des Risques Industriels au sein d’un environnement urbain au 24 avril.
[…] Martin Clavey, The Sound of Science, 17 mars […]