Mis à jour le 20 mars 2020
La ministre de la recherche, Frédérique Vidal, a annoncé aujourd’hui, en pleine crise contre le coronavirus, que « la LPPR sera mise à l’ordre du jour dès la reprise de l’activité parlementaire mais nous sécuriserons l’investissement que la loi soit votée ou pas » .
Le caractère pluriannuel de la loi de recherche de 2020, sur lequel planait déjà un doute en janvier, se voit donc encore un peu plus remis en cause.
La ministre annonce une augmentation d’un milliard d’euros de plus pour le budget de l’ANR pour atteindre le but d’ « arriver à des taux de succès équivalents à ceux des autres pays« .
Annonces embrouillées en temps de crise
Frédérique Vidal a, par ailleurs, quand même insisté sur un but à moyens termes qui, on l’imagine, pourrait intégrer une loi pluriannuelle qui entrerait en application en 2022 (année électorale) : la création de 12 000 postes de chercheurs à l’horizon 2027.
Emmanuel Macron a lui annoncé, par un simple tweet, qu’il avait décidé d’ « augmenter de 5 milliards d’euros notre effort de recherche ».
La crise du COVID-19 nous rappelle le caractère vital de la recherche scientifique et la nécessité d'investir massivement pour le long terme. J'ai décidé d’augmenter de 5 milliards d'euros notre effort de recherche, effort inédit depuis la période de l’après-guerre.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) March 19, 2020
L’Élysée a précisé que ces 5 milliards d’euros seraient à l’horizon des 10 prochaines années selon mes confrères de The Meta.News, ce qui ferait une augmentation de 500 millions d’euros par an et non, comme on pourrait l’imaginer en écoutant le président, une augmentation de 5 milliards d’euros dès cette année.
Cette augmentation est l’équivalent de 2% d’augmentation du budget du ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation qui atteint actuellement 25 milliards d’euros.
Cette année 2020, le budget de la recherche a stagné et celui de l’enseignement supérieur a augmenté de 500 millions d’euros.
La crise du COVID-19 nous rappelle le caractère vital de la recherche scientifique et la nécessité d'investir massivement pour le long terme. J'ai décidé d’augmenter de 5 milliards d'euros notre effort de recherche, effort inédit depuis la période de l’après-guerre.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) March 19, 2020
La communication n’est pas très homogène et embrouille l’analyse de ces annonces. On ne sait pas, par exemple, si cette augmentation ne concerne que la recherche publique ou se fera en augmentant aussi le Crédit d’impôt recherche.
L’exécutif a, apparemment, du mal à se coordonner en ce temps de crise et ces difficultés ne permettent pas de comprendre quelles sont les réelles promesses sur l’augmentation du prochain budget de la recherche. Il est aussi difficile de savoir si ce gouvernement aura les moyens de contraindre ses successeurs à suivre la ligne qu’il fixe très tardivement dans ce mandat.
Mise à jour : Selon l’agence de presse Newstank, Frédérique Vidal a aussi annoncé , lors d’un d’un point presse organisé à distance via la messagerie Whatsapp, un fonds d’urgence supplémentaire de 50 M€ pour la recherche sur le Covid-19 qui passera par l’Agence nationale de la recherche pour les laboratoires. « Un certain nombre de start-up biotech qui proposent des solutions thérapeutiques ou vaccinales » sera aussi soutenu en combinant avec des financements de la BPI.
[…] Emmanuel Macon et la ministre de la recherche Frédérique Vidal ont fait quelques annonces disparates sur la recherche dont celle du président se voulait la plus emblématique d’une […]