C’est à 6h45 que le Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche (CNESER) exceptionnel s’est terminé ce matin sur le vote positif du texte initial de projet de loi pluriannuelle pour la recherche (LPPR) sans les amendements pourtant votés tout au long de la nuit selon Newstank, information confirmée par le ministère à Sound of Science.
Commencé à 10h le jeudi matin, ce CNESER qui a duré 21h a été assez mouvementé. Le Snesup-FSU n’y a pas participé considérant que la présentation de ce texte dans un délai resserré était un déni de démocratie. La CGT est, elle, partie à 19h :
#CNESER 19h conformément au règlement intérieur les élus CGT quittent la seance
— Frederique Bey (@BeyFred) June 18, 2020
Tout au long de la nuit, les élus du CNESER ont du se positionner sur les articles de la loi un par un et les amendements déposés.
Ainsi, les articles instaurant les chaires juniors (tenure tracks à la française) et les CDD de projet (rebaptisés par le ministère « CDI de mission scientifique »), ont été rejetés par une majorité du Conseil. Et ce fut de même pour six autres articles (articles 8, 14, 19, 20, 21, 23).
Mais, en fin de réunion, l’approbation du projet de loi a été votée à 55% des votes dont notamment les voix de l’UNSA, du SNPTES et du SGEN-CFDT (mise à jour, 17:15 : pas en majorité pour les voix du SGEN-CFDT ).
#LPPR #CNESER vote de la loi !!! On va batailler durement maintenant @aeti_unsa @UNSA_Education @AEFsuprecherche @ItrfbioUnsa pic.twitter.com/ruZJcJGPkL
— Martine Samama 😷 (@ItrfbioUnsa) June 19, 2020
L’ambiance était différente selon les protagonistes. Du point de vue du ministère, calme, dialogue et débats « riches » :
Mais selon un tweet de Alice Lambillon, représentante du syndicat étudiant La Fage, proche de LREM, « La LPPR passe au CNESER dans des conditions déplorables pour notre démocratie et le dialogue social ».
Le ministère confirme à Sound of Science que ce vote concerne bien « le texte initial qui a été mis aux voix sans amendements mais en prenant en compte les possibilités d’améliorations du texte demandées par le CNESER et acceptées par la ministre ».
Il ne prendrait donc pas en compte les votes contre les différents articles qui ont eu lieu pendant cette journée et cette nuit ni les amendements adoptés.
Le SNPTES explique dans un communiqué que « la Ministre s’est engagée dans un courrier auprès du SNPTES, de Sup’Recherche-UNSA et du Sgen-CFDT, à ce que soient mises en œuvre sur les 10 ans qui viennent autant de promotions de maître de conférences et de chercheurs que de chaires de professeur junior ».
« Les promesses n’engagent que ceux qui les reçoivent » disait Jacques Chirac.
On peut en tout cas, en tant qu’observateur, se demander « à quoi a servi cette nuit de CNESER, s’il fallait juste se positionner sur le texte initial ? »
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