Mis à jour le 26 janvier 2018
(Titre en « hommage » à l’article de Nature sur les mêmes problèmes que rencontre le groupe d’édition scientifique concurrent Elsevier en Allemagne, Nature appartenant au groupe Springer Nature dont nous allons parler ici.)
Depuis le début de l’année, les chercheurs français d’une bonne partie des institutions de recherche françaises ont accès gratuitement et légalement aux revues scientifiques du groupe Springer.
En fin d’année dernière, je vous expliquais ici même que Springer et le consortium d’institutions de recherche françaises Couperin n’étaient pas parvenus à un accord sur le renouvellement des abonnements aux revues scientifiques de l’éditeur scientifique. Le consortium Couperin conseillait à ses membres (plus de 250 membres dont le CNRS et la plupart des universités et institutions de recherche françaises) d’envoyer un courrier à Springer pour demander explicitement de ne plus être abonné aux revues de l’éditeur.
Springer a décidé de maintenir les accès des chercheurs français à ses revues et s’en explique dans un mail au consortium dans lequel le groupe d’édition explique « qu’en aucun cas SpringerNature facturera les établissement pour le maintien des accès en début d’année. Nos licences actuelles ne comprennent pas de clause de reconduction tacite. Il s’agit uniquement d’une « période de grâce » pour la durée des négociations. Il va de soi qu’une facturation ne pourra intervenir qu’après accord Couperin et sur demande de réabonnement de l’institution. »
Une bonne partie des chercheurs français a donc actuellement accès gratuitement aux revues scientifiques éditées par Springer. Évidemment, l’éditeur espère que cette situation soit la plus courte possible et explique à Couperin qu’il est « confiant qu’un accord sera trouvé en début d’année et souhait[e] uniquement ne pas pénaliser les établissements et les chercheurs pendant la durée des négociations ».
Cette mansuétude de l’éditeur aurait-elle pour but d’éviter que les chercheurs français ne s’habituent à trouver gratuitement en utilisant plus largement les sites de preprint comme arXiv ou la bibliothèque scientifique clandestine Sci-hub ?
Photo d’illustration : Rhea par Paul B, licence Creative Commons by-nc
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